Le Totem
Post by Ténèbre Chanteflame - December 14, 2010 at 5:36 PM
"Partez chacun de votre côté, allez là où vos pas vous mènent, et ne revenez pas avant l'aube..."
Un, deux, trois, quatre. Ma petite vache a mal aux pattes... Cinq, six, sept, huit. J'vais m'enfermer comme une petite huître. Neuf, dix, onze, douze. Vraiment pas de quoi faire une partouze...
La guide cherchait à occuper son esprit tout en marchant. Ressortant des comptines de son enfance, et les transformant pour s'entretenir elle-même. Riant par moments, pleurant à d'autres. Mais elle marchait. Elle le fit, jusqu'à ce que la silence l'enveloppe de stupeur.
Plus rien. Il faut dire qu'elle n'avait rien mangé depuis au moins quatre jours. Peut-être même plus. La dernière nourriture consommée était une pointe de gâteau aux poires. Et des litres et des litres de rhum ambré. La famine avait raison de son caractère affuté, et les sucs gastriques qui sirotaient dans son estomac vide commençaient à la faire délirer. Encore blessée, de ses entrailles, désormais vides. Le sang coulait, tout comme celui aux tempes battaient en choeur un chant de guerre.
La plaine semblait s'étirer devant ses yeux, se déformer, gonfler, onduler. Un mirage. Et les brins d'herbes devenaient d'un beau roux clair, les nuages se mirent à voler. Des aigles. Ils formaient un écusson dans le ciel, jusqu'à tomber, en se transformant en pluie.
Une goutte vint s'écraser sur sa joue. Elle papillonna des cils. Ses mires bleues claires qui se fixèrent sur des habitations vides, peu loin. Un orage se préparait. De la pluie, quel désastre ! Elle arracha une poignée d'herbe en se mettant à courir. Trébuchant ici et là et hurlant à tout va:
-AAAAAAOuuuuuuuuW !!
On ne sait pourquoi. Elle s'arrêta net devant l'habitation. Mais n'y entra pas. Danser, c'est ce dont elle avait envie. Maintenant. La faim lui mordait le ventre, mais elle en faisait fi.
Et ses bras s'allongeaient. Les cheveux sauvages devenaient une extention de son corps. Une danse folle, sans musique. Dans le silence absolu. L'animal. L'instinct. Un grondement. Féroce et tendre à la fois. Solitaire et sociale. Fourbe et joueuse.
-AAAAAAAAOouuuuW !!
Une image.
Elle se vit. Solitaire, dans sa plaine, à chercher. Chercher quoi? La faim, la faim et le plaisir. Une erreur? Qu'importe, des erreurs, ça fait partie de la vie !
-AAAAAAAOouuuuW !!
Dit le Coyote...
Post by Gardtalang, ind - December 15, 2010 at 6:15 PM
On n'avait pas vu le demi-orque depuis quelques semaines au camp de l'Assemblée Druidique. Les rumeurs à son sujet divaguait d'un abandon de l'Assemblée jusqu'au plus folle. Alors qu'il venait de fracasser le crâne d'un loup qui voulait se montrer plus fort que lui, d'autre hurlait un peu plus loin. À son tour, dans la nature, il laissait libre cour à son instant bestiale en hurlant son crie de fauve. La soif de destruction encore très présente, sa gigantesque hache à la main près à bondir sur le prochain qui voudrait tester sa force et sa survie.
Alors qu'il écrasait de ses énormes pieds d'orque le buissons, il chargeait son ennemi. Une fois sa hache élancé, la trop grande surprise l'attendait. Couché sur le sol, hurlant telle une louve, T s'y trouvait. La force centrifuge de son attaque trop puissant après cette charge, la hache de l'orque allait s'abattre directement sur son visage. En désespoir de cause, il provoqua un angle qui avait tôt fait de planter la hache tout juste au raz de sa tête lui coupant ses jolies cheveux agonisant sur le sol.
MMhrrrrrrrrr
T... qu'est-ce que tu fais ici à hurler comme un loup!?!? dit-il à la fois contrarié mais un fond de soulagement était perceptible. C'est seulement après coup qu'il remarqua qu'elle était à demi-consciente.
Sans un mot et sans même un brin de réconfort. Il la prise par ses vêtements pour la tenir comme une poche de patate dans son bras. Il l'a rapportait au campement de l'Assemblée. Oh grand jamais, il ne voulait qu'elle sache que c'était lui. Il la laissait simplement à l'entré, dans la boue. Quelqu'un d'autre allait sans doute s'en occuper.
Lui qui se voulait le plus fort croyant de Vaerdon. Si tel était le cas, il l'aurait laissé agonisante dans ce bois et même mourir. Vaerdon l'aurait mise à l'épreuve même si sa chance de survie était très mince. Qui l'aurait cru qu'une amitié pouvait exister dans le coeur monstrueux de ce demi-orque...